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The Real Kristen Stewart
24 mai 2014

Interview: Le Monde

Interview de Kristen pour le magazine français 'Le Monde'  lors du press junket de 'Sils Maria' à Cannes...

 

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Deux ans après On the Road de Walter Salles, Kristen Stewart a monté, vendredi 23 mai, les marches cannoises pour son rôle dans Sils Maria, d'Olivier Assayas. Magistrale de bout en bout, la star de la saga Twilight y joue l'assistante d'une actrice célèbre, incarnée par Juliette Binoche.

Comment s'est passée la projection ?

Vraiment bien. C'est peut-être parce que je suis américaine, et que nous considérons le cinéma d'abord comme un divertissement, mais je ne pensais pas qu'un film aussi effrontément philosophique puisse intéresser un public de cette taille ; pourtant, ce fut le cas, je crois.

Avec celui que joue Chloë Grace Moretz, votre personnage incarne l'Amérique, dans un film par ailleurs très européen…

C'est la première fois que je tourne un film entier en Europe, c'est vrai. Il fut question, un temps, que j'interprète le rôle qui est revenu à Chloë. Cela aurait été, je pense, une erreur. J'avais envie de pouvoir critiquer, à travers mon personnage, la consommation massive de fausses vies créées par la presse. Quand on y pense, c'est un phénomène étrange, qui n'enrichit personne. Pourquoi digressons-nous ainsi culturellement ? Certaines de mes répliques reflètent exactement ce que je pense de ces bêtises. Olivier a trouvé les mots justes.

Qu'est-ce qui vous a fait accepter le rôle ?

Après On the Road, qu'il avait produit, Charles m'a convaincue qu'Olivier était le réalisateur parfait pour moi. Le scénario m'a tout de suite emballée. Olivier m'a dit qu'il l'avait écrit sans penser à moi. De fait, son regard sur la consommation de l'art était déjà là. Disons que ma présence a juste rendu certains passages un tout petit peu plus excitants, du fait de mes expériences passées.

Connaissiez-vous son cinéma ?

Sils Maria me semble très différent de ses précédents films, il est plus calme et réfléchi. Juliette l'a poussé à écrire sur deux générations de femmes artistes – ce à quoi elles renoncent pour vivre leur art, et ce qu'elles reçoivent en retour.

C'est un cinéaste qui filme admirablement le mouvement…

Il orchestre ses scènes avec minutie, mais je ne me suis jamais sentie brimée dans mes déplacements. J'avais le sentiment de danser avec le chef opérateur, qui me rattrapait à chaque fois que je m'éloignais trop de ce qui était prévu. Le tournage fut très libre, fluide et serein. C'est ce qui permet aux scènes, même les plus théâtrales, de vivre à plein.

Un mot sur votre collaboration avec Juliette Binoche ?

Oh mon Dieu, sous sommes si différentes ! Elle répète sans cesse. Pour ma part, j'apprends mes répliques vingt minutes avant chaque scène. Nous avons, elle et moi, un fond similaire ; mais notre manière de l'atteindre est radicalement opposée.

Vous êtes entourée par une foule d'assistants. Vous êtes-vous inspirée d'eux pour votre rôle ?

J'en ai eu tellement ! C'est une dynamique très intéressante. A partir du moment où mon personnage se rend compte qu'elle ne fait que répondre à des demandes, sans pouvoir donner davantage d'elle-même, elle s'en va. J'ai vu des relations professionnelles se désintégrer ainsi. C'est triste, car c'est un métier difficile, qui vous accapare jour et nuit. J'adore les films qui parlent de la fabrication des films.

Dans « Maps to the Stars », de David Cronenberg, en compétition à Cannes, Robert Pattinson joue l'assistant d'une star de cinéma. L'avez-vous vu ?

Pas encore ! Je vais le faire.

Cinq ans après « Adventureland », vous retrouvez Jesse Eisenberg dans « American Ultra » de Nima Nourizadeh…

Jesse et moi avons une belle complicité. Nous n'avons pas peur d'afficher notre nervosité. C'est une comédie d'action, très commerciale, mais nous l'avons prise au sérieux.

Je crois ce que dit mon personnage dans Sils Maria : s'il est bien réalisé, un film commercial peut toucher une corde en vous. Ce n'est pas toujours le cas de films plus prétentieux.

 

 

Source: Le Monde

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